Le pantalon pour femme n’a pas toujours fait l’unanimité. Se pencher sur l’histoire des pantalons pour femmes, c’est une exploration sociale, politique et modiste. De l’antiquité aux temps modernes, cette bifurcation vestimentaire a crée beaucoup de division!
Artiste inconnu – Marie-Lan Nguyen (2007), CC BY 2.5,
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Dans l’antiquité
Dans plusieurs sociétés, le port du pantalon était partagé par les deux sexes. Les peuples germaniques, perses ainsi que plusieurs peuples habitant l’Iran antique portaient des pantalons ou leggings. Tandis que les peuples romains, grecs et égyptiens portaient des tuniques, des robes, des toges ou des stolae.
Vous serez certainement pas surpris d’apprendre qu’on a retrouvé des pièces d’art démontrant les Amazones porter un vêtement bifurqué pour faciliter la chasse et assurer le libre mouvement dans les steppes.
Les pantalons pour femmes au 19ème Siècle
En Europe et, éventuellement, en Amérique du Nord, le port du pantalon était réservé exclusivement aux hommes. Pour les femmes, c’était le corset, la robe, les jupons: le tout pesant près de 7 kilos (15 lbs). Le mouvement était restraint. Les femmes ont chaud. On ressent une difficulté à respirer normalement. Le confort n’était pas au rendez-vous.
En 1850, des femmes américaines au front de mouvement socio-politique d’égalité, revendiquant des droits égaux pour tous, commencent à ‘s’habiller à la turque.” Elles se dessaisissent (pour ne pas dire se déshabillent…) des jupons et des robes lourdes et remplacent le tout par une tenue à deux pièces. La partie du bas est bifurquée: c’est la venue des “Bloomers.” Pour les curieux: ils sont nommés ainsi non pas par leur créatrice mais pour l’un des principaux partisans, Amelia Jenks Bloomer. Prendre le pantalon devient geste radical, une façon de revendiquer l’égalité entre les sexes.
Lentement, la mode traverse l’océan, et on retrouvera, à la fin du 19ème siècle, le port du pantalon par les femmes Anglaises.
Le pantalon à Paris
Au début du 20ème siècle, les Parisiennes adoptent le pantalon. Les pantalons étant présentés simplement comme une nouvelle mode (sans le poids des attentes sociales), les françaises adoptent ce nouvel habit.
Pendant la Première Guerre mondiale, les femmes ont dû remplacer les hommes dans les usines de nouveau. Les robes longues et les jupes bouffantes n’étaient pas pratiques pour ce travail. Les femmes ont donc commencé à porter des pantalons.
Après 1920, une nouvelle griffe fait fureur: la maison Chanel présente des habits et tenues dérivées de styles masculins. Coco Chanel (qui était malheureusement agente nazie, d’ailleurs) se démarque avec son utilisation de matériaux autres que la soie et le lin. Elle introduit le Tailleur Chanel, des maillots moins encombrants, la petite robe noir… et des pantalons pour femmes. Ces habits présentent des tenues idéales pour une nouvelle génération de femmes qui commencent à percer le monde des affaires et les activités sportives.
Durant la Seconde Guerre mondiale, la majorité des femmes recommencent à porter des pantalons pour travailler dans les usines. Par contre, à la fin de la guerre, il y un changement qui n’avait pas eu lieu avec autant de force quelques années auparavant.
Après la Seconde Guerre mondiale
Les années 1960 et 1970 ont vu un grand changement dans l’acceptation sociale des pantalons pour femmes. Après la Seconde Guerre mondiale, les femmes ont continué à porter des pantalons. Remarquez qu’elles ont souvent été critiquées pour cela. Les mouvements féministes ont joué un rôle majeur dans le changement et l’acceptation. Le pantalon est devenu un symbole d’émancipation et de liberté pour les femmes.
Aujourd’hui, le pantalon est une tenue courante pour les femmes du monde entier. Il symbolise la liberté et l’égalité des sexes, mais n’oublions jamais qu’il a fallu du temps et de la lutte pour arriver à cette situation.
L’histoire du pantalon pour femmes est une histoire de courage, de défi et de progrès. C’est une histoire qui mérite d’être racontée et célébrée. Ainsi, la prochaine fois que vous enfilez un pantalon, rappelez-vous des femmes qui ont lutté pour le droit de le faire